L'idée est de partager avec vous des photos, des moments, des réflexions sur ces randonnées. Mais si vous êtes pressés, la navigation rapide ci dessous vous permettra d'aller directement aux infos "en bref" de la randonnée (topo, matériel, descriptif technique)
Une obsession sur plusieurs années
Une découverte dans un topo de randonnée
La première fois que j’ai eu connaissance des "dents blanches", c’était quand des amis de Sallanches m’avaient offert, à l’époque où on habitait encore là bas, un topo de randonnées « Randonnées du vertige en Haute Savoie ».
Jusqu’au jour où, alors que mes parents venaient me rendre visite, je cherchais désespérément un sommet sympa à faire dans la chablais, après avoir déjà exploré la dent d’Oche et les Cornettes.
Comme je suis chanceuse, une copine avait justement fait une rando qui me paraissait charmante, la tête de Bostan, au départ de Morzine.
En gros c’est une mini cheminée de 3m environ dans laquelle on grimpe en mettant les mains et les pieds. C’est fun! Ensuite on arrive sur les crêtes (qui sont très larges) et il reste 20 petites minutes pour arriver au sommet tout plat.

La première rencontre avec les dents blanches
Sur ces crêtes on a vraiment le temps d’admirer le Mont Blanc au loin et juste devant les dents d’Oddaz qui forment une barrière naturelle. Arrivés au replat de la tête on a une vue imprenable sur les Dents du Midi…Et juste sur notre droite les très belles Dents Blanches occidentales.
Après ce premier tour, l’objectif était fixé ; prochaine fois qu’on y retourne, c’est pour faire les "dents".
Plusieurs tentatives infructueuses
Alors, on est retourné quelques semaines plus tard fin septembre…Et vous vous en doutez, la neige avait fait son apparition. Nous n'avions pas le matériel (crampons...) pour y aller sans danger, on s'est donc, encore une fois, contenté de les observer.
Cette fois ci, nous avions testé un autre chemin de descente en revenant sur les crêtes. C’était plus court et on avait été suivis par 3 gypaètes.

Ensuite, pas plus tard qu’au mois de juin, on était très motivé pour y aller. Seul petit détail, au mois de juin il y a encore pas mal de neige. En passant dans la faille du pas de la latte on s’est retrouvé à passer sur plusieurs névés.
Et le fameux pas était carrément recouvert de neige.
Je vous passe les détails, fait d’imprudence et de gros coup de stress mais on a réussi en jouant un peu avec le danger à grimper sur une corniche de neige pour retrouver les crêtes qui elles, étaient totalement dégagées. Cette frayeur nous a enlevé notre dernier stock de courage et d’esprit d’aventure.
Du coup on a pique-niqué en observant bien l’itinéraire (qui était encore bien enneigé) pour une prochaine fois.

Soit on est persévérant, soit on ne l’est pas.
Enfin, un succès qui se mérite
Le week-end du 20 juillet j’avais mon samedi de dispo alors pour pouvoir commencer à marcher tôt sans avoir à porter le sac, on est allé dormir au pont de la chardonnière (c’est charmant, il y a des endroits pour faire le feu et je remarque que les campeurs respectent vraiment l’endroit en ne laissant pas de déchets derrière eux. Il n’est malheureusement pas rare de devoir ramasser des déchets "oubliés" en montagne).
On a commencé à marcher aux alentours de 7 heure 30 , on a fait une bonne pause de 30 minutes dans la montée du pas de la latte ce qui nous a fait arriver vers 10h15 au sommet de la tête de bostan.
Pendant cette montée on a pu observer un troupeaux de rapaces, que j’ai confondu avec des gypaétes! plusieurs abonnés sur Instagram m’ont gentiment expliqué que c’était des vautours fauves. Si les rapaces vous passionnent, ce dossier de la LPO sur les gypaètes est fantastique. Je remercie d'ailleurs la personne qui m'a gentiment envoyé ce lien!
La dernière ligne droite: le sommet des dents blanches occidentales
On était dans les temps!

Juste le temps de descendre rapidement au col, on a commencé l’ascenscion vers les dents blanches vers 10h30 en partant du col de Bostan. On a arrêté un randonneur qui en revenait en lui demandant des renseignements. Il nous a bien expliqué un itinéraire à emprunter dans le dernier couloir et nous a confirmé…que ça valait le coup!
Il y a des panneaux et l’itinéraire est très bien indiqué et facile à suivre…Mais on ne va pas mentir, pénible. Ici on oublie l’herbe, les jolis sentiers fleuris on évolue à pas de fourmis dans un immense éboulis.
La dernière partie est un couloir de roches brunes dans lequel le randonneur nous avait sagement conseillé de tirer à droite pour bénéficier de rochers moins instables, sur lesquels on « grimpouille ». On a enlevé les bâtons pour avoir les mains libres.
Heureusement des bouquetins nous divertissaient et à pas lents mais sans trop de pauses on arrive au bout d’1h20 aux dents blanches occidentales.

Alors là, c’est vrai que s’il avait fallu monter une heure de plus, rien que pour voir cette vue imprenable sur le massif du Mont Blanc et les cascades de Sixt fer à cheval, (excusez du peu), juqu’aux aravis, la pointe percée, bref…Peu de mots pour décrire un tel paysage.
Une descente pleine de surprise
Le temps était changeant, mais sur un des sommets des dents blanches, celui juste avant la dent du signal, il y a un petit abri de pierre où on peut manger (relativement) abrité du vent. On a pris une bonne pause puis le ciel se chargeant de nuages gris menaçants, on a pris le chemin du retour.
Bon, au diable l’euphorie de la montagne, mes genoux étaient très douloureux et la descente dans ce couloir de pierre brunes vraiment pénible!!!
Mais pas le choix, quand il faut y aller, il faut y aller.
En levant les yeux au ciel on s’est rendu compte que les vautours étaient de plus en plus nombreux. En même temps on observait une petite famille de bouquetins qui évoluaient sur les falaises avec une agilité déconcertantes. On a continué à suivre l’étrange balais des vautours jusqu’à les voir, posés en contre bas.
Mon copain me disait qu’il adorerait les voir s’envoler, c’est chose faite. On a vu ces gros rapaces se poser, s’envoler et se poser un peu plus haut sur une falaise. Un décor digne d’un western!
Sur cette descente on a rencontré un randonneur passionné avec qui on a fait un bout de chemin. C’est aussi ça la montagne: des échanges! On pense que c’est solitaire, en un sens c’est vrai. Mais j’ai aussi vu beaucoup de solidarité en montagne.
Un choix de retour contestable
Pour le retour, descendre dans le vallon ne nous inspirait pas vraiment alors on a décidé à tort ou à raison de se rajouter du dénivelé en remontant sur la tête de Bostan.
Et la nature nous a remercié de ce choix (je ne vois que cette explication) en nous offrant un bouquet d’Edelweiss. Bien sûr, une photo suffit, les fleurs sont heureuses uniquement dans leur habitat naturel.

Le retour par les crêtes est relativement court mais après ce dénivellé et ce périple, carrément cassant pour les jambes.
Le pire a été de revenir par la piste forestière du refuge de la golèse au pont de la chardonnière. Mais franchement, en écrivant cet article, je réalise que je retiens beaucoup plus les sensations agréables de cette randonnée.
Persévérance ou entêtement?
Mais je suis heureuse qu’on se soit motivés mutuellement, mon copain et moi pour certes atteindre ces dents blanches…Mais surtout pour avoir osé « échouer » plusieurs fois avant d’apprécier réellement l’accomplissement.
La randonnée, en bref
Retrouvez toutes les infos pour créer votre propre itinéraire en vu des dents blanches!

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Notre itinéraire:
- Départ: pont de la Chardonnière (1306m)
- Refuge de Chardonnière.
- Montée par le pas de la latte (2206m).
- Arrivée à la tête de Bostan (2406m). 1100 D+
- Descente au col de Bostan (2290m).
- Montée aux dents blanches occidentales (2709m). 1519 D+
- Descente au col de Bostan.
- Remontée à la tête de Bostan. 1629 D+
- Descente par les crêtes jusqu'au refuge de la Golèse. Retour au pont de la chardonnière.
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